Chômage: Dépression, vide de l'âme et souffrance invisible.
- Baliforniia

- 22 août
- 9 min de lecture

Bonjour cher(s) lecteur(s), ça fait un moment que je n'ai pas publié d'article, j'avais besoin de prendre du temps pour me reposer, redéfinir mes priorités dans ma vie personnelle et faire le point...
Aujourd'hui, c'est avec hâte que je vous écrit cet article qui fait sens à une période que je n'ai que trop connue... Etre sans emploi pendant une longue durée indéterminée.
En effet l'inactivité professionnelle, ça me connaît un peu trop depuis quelques années. Mon parcours professionnel a été semé d'embuches à de nombreuses reprises, mais ce n'est pas sur cela que je vais m'étendre ici. Mais plutôt sur l'impact que cela a pu avoir sur mon moral, ma vie, mes comportements et mes ressentis... Sur cette notion de "vide" : pas seulement l'absence d'emploi, mais aussi de repères, d’identité, de rythme etc...

En introduction :
Il y a un vide que l'on ne soupçonne pas tant qu'on ne l’a pas vécu. Un vide qui ne fait pas de bruit, qui s’infiltre lentement, jour après jour, à mesure que l'on est privé de ce que l’on croyait anodin : un réveil qui sonne pour une raison, des échanges autour d’un café au bureau, une utilité dans la société. Ce vide, c’est celui du chômage prolongé. Plus les semaines passent, plus ce sentiment d’invisibilité s’installe. On commence par profiter du repos, on y voit une transition temporaire, puis ce moment de répit devient un couloir sans issue, où chaque jour ressemble au précédent ; Et ce qui devait être une parenthèse devient une brèche. Et dans ce silence étouffant qui fini par hurlé intérieurement, ce n’est pas seulement un travail que l’on perd, mais c'est aussi, un peu de soi.

Le bouleversement du quotidien
Travailler, c’est plus qu’une source de revenus. C’est un rythme, des horaires, une structure qui dessine nos journées et qui nous sert (malgré que certains refusent de le reconnaître) à nous occuper. Le chômage, surtout lorsqu’il dure, casse cette architecture invisible que l'on ne soupçonnait pas. Il faut réapprendre à organiser ses journées sans but professionnel, à se lever sans impératifs, à occuper le vide. Rapidement, les journées deviennent floues, interchangeables, déconnectées du reste du monde et pour ma part : la vie est devenue terne et sans saveurs. Ce n’est pas qu’on ne fait rien. Mais ce qu’on fait semble souvent inutile, sans reconnaissance ou sans intérêt, on manque de motivation et on fini par se sentir découragé pour ne serait-ce qu'un petit effort à fournir. Le monde continue de tourner sans nous.
On se plaint souvent de ce que nous n'avons pas, parfois on se dit "Je suis éreinté(e), j'aimerai bien faire une pause rien que 1 mois sans travail" ; mais croyez-moi que lorsque, et qu'importe la raison, vous ouvrez la porte du Chômage, la pause se transforme vite en prison et pour en sortir rapidement, cela s'avère plus complexe qu'on le pense !
Le regard des autres et la pression sociale
Être au chômage, c’est aussi devoir se justifier en permanence...
"Pourquoi tu ne travailles pas ? Tu cherches vraiment ? Tu as pensé à te reconvertir ou faire une formation ?" Tous ces questionnements incessants, qui ne nous aident pas à nous faire nous sentir mieux dans cette société déjà malade...
- Le plus difficile n’est pas toujours le manque d'argent, mais l’impression d’être réduit à une étiquette : "inactif(ve)", "assisté(e)", "perdu(e)". Et le pire, c'est qu'on fini par y croire.
La société valorise l’occupation, la performance, la réussite visible. Dans ce système, ne pas travailler devient vite synonyme d’échec personnel. Même les proches, bien intentionnés, peuvent faire peser un regard de doute, d’incompréhension ou de gêne à notre égard et on se sent "juger" voir même coupable de ne pas travailler. Plusieurs fois dans mes moments d'inactivités, j'ai ressenti ce décalage envers mes proches qui travaillent dur sans relâche. Et je peux vous dire que ce n'est pas le meilleur des sentiment...Vis à vis des travailleurs, notre fatigue semble illégitime parce que c'est bien connu un chômeur "ne fait rien de sa vie". Mais si l'on est fatigué quand on ne travaille plus, c'est parce que notre rythme de sommeil est totalement boulversé et décalé ; Souvent je veillais jusqu'à 5h du matin avec toutes mes craintes, mes doutes, mes peurs qui sont vite devenues mes partenaires d'insomnies. Et forcément le lendemain au réveil, aucune énergie pour faire quoique ce soit... Je me dis d'ailleurs parfois que j'ai pris 10ans en étant au chômage. Parce que oui, ça fini par se voir aussi sur notre visage..

Les conséquences psychologiques
Là, on attaque la partie la plus complexe et la plus intéressante à mon sens.
Les séquelles que l'inactivité nous laisse peuvent être terribles. Avec le temps, le chômage peut devenir une véritable épreuve mentale. La confiance en soi s’effrite, la motivation faiblit, le stress devient constant.
On se remet en question : "Suis-je encore capable et compétent(e) ? Utile ? Intéressant ?"
La solitude grandit. L’anxiété s’installe. Le moindre refus de candidature peut devenir une blessure de rejet. On commence par douter de son CV, puis de ses compétences, et puis de soi-même. On s’isole pour éviter les questions, on culpabilise de ne pas "avancer", et parfois, on s’oublie. Beaucoup glissent sans s’en rendre compte vers une forme de dépression discrète. Et ça à été mon cas...Car j'ai vécu la totale : Une démission forcée d'un job que j'adorais et où je me sentais bien, pas de droits au chômage dans mon cas donc seulement le RSA (560€ par mois) pour (sur)vire, le sentiment d'être une ratée, incapable de garder un taff plus de 6mois, une impression d'échec personnel, la peur de décevoir ma famille et mes proches, une dépression de plus que j'ajoutais à mon grand palmarès déjà, des idées noires, un découragement total et zéro énergie au quotidien voire même du laissé aller...à certains moments, même prendre une douche était une réelle épreuve mentale. Plus rien n'avait d'intérêt, plus de couleurs, je perdais chaque jour un peu plus ma joie de vivre, mon côté solaire, ma jovialité, ma flamme intérieure...Tout à été destructeur ! Cette dépression est d’autant plus lourde qu’elle reste encore très taboue à l'heure d'aujourd'hui. On valorise la "recherche active", la persévérance, et la "productivité ". Mais on parle rarement de l’épuisement psychologique qui se cache derrière. On a d'ailleurs souvent honte d’avouer notre mal-être, par peur d’être juger comme "faible" ou "paresseux". Résultat : beaucoup se taisent, et s’enfoncent un peu plus. Tant que ce sujet restera invisible, ceux qui en souffrent continueront à le vivre dans la solitude. Mettre des mots dessus, c’est déjà commencer à alléger ce fardeau. Et c'est tout le but de cet article, d'une volonté de faire avancer les choses sur ce sujet là !
Le rôle des proches : soutien ou silence
Quand le chômage s’installe, les relations changent. Certains amis peuvent disparaître, parce qu'il sont mal à l’aise de votre situation et ne veulent pas se sentir "touchés" ou "contaminés" par vos ressentis. C'est égoïste mais ça peut s'entendre. D’autres offrent un soutien réel, mais parfois maladroit : "Tu as plus de temps pour toi, profites-en !" ou "Tu verras, tout arrive pour une raison." ou encore "ça arrivera au moment où tu t'y attendra le moins !" Ces phrases, sont souvent bienveillantes, et résonnent comme des injonctions/ obligations à aller bien/ bien le vivre. Mais n'aident en rien. Ce n'est pas ce que l'on a envie et besoin d'entendre lorsqu'on arrive pas à retrouver un emploi rapidement.
Ceux qui restent, ceux qui écoutent sans juger, deviennent essentiels. Ils rappellent que la valeur d’une personne ne se résume pas à un statut mais à ce qu'elle est avec ou sans job.
Fréquenter vos proches lorsque vous êtes au chômage peut s'avérer difficile, déjà pour trouver le temps, car souvent la plupart des gens travaillent autour de vous quand vous êtes en inactivité professionnelle, cela peut être dur à gérer, car la moindre personne devient tout notre monde quand on peut sortir s'aérer et voir un ami, faire une soirée, un anniversaire, un évènement. Mais très peu, peuvent réellement le comprendre. Le relationnel est tellement important et encore plus quand on se sent isolé par le chômage ! Moi, j'ai essayé de faire de cette solitude une force pour renaître de mes cendres, le chemin à été sinueux, mais très instructif. La solitude est un réel appel à la sortie de notre zone de confort et au changement profond.

Chercher / retrouver un emploi : entre espoir et épuisement
La recherche d’emploi est une activité à part entière, mais rarement reconnue comme telle. Rédiger des CV, répondre à des offres, relancer, postuler, attendre encore et toujours plus. Le plus souvent, cela reste sans réponse.
On commence avec l’envie, l’énergie. Puis vient la lassitude. Le silence des recruteurs devient une blessure de plus. Le doute s’installe : "Qu’est-ce qui cloche chez moi ?" On oscille entre espoir et fatigue, entre envie d’y croire et envie de tout lâcher (encore une fois). A de nombreux moments, j'ai ressenti un puissant découragement face à la recherche d'emploi, en effet déjà que de se sentir seul(e) dans cette démarche, il est parfois difficile de se motiver sur la durée. J'ai souvent eu l'impression de le faire dans le vide pour être honnête. Sans but, sans réel envie, ni sans réelle intention que ça marche de façon positive. Je l'ai parfois fait à reculons, mais je l'ai quand même fait jusqu'à ce que ça paye. J'ai même débloqué une astuce personnelle pour m'aider dans cette démarche qui peut sembler morose et monotone et je vous donne mon tips :
Installez vous tranquillement un espace de travaille avec votre ordinateur ou votre portable (selon votre préférence à cette façon de faire ) , mettez un léger fond musical chill ou musique douce, sans paroles ( car ça trouble les pensées et ça donne envie de chanter, donc ça à tendance à déconcentrer rapidement ) , connectez-vous sur vos sites de recherches d'emplois et imaginez-vous être déjà dans votre encadrement de travail. Le but ici, est de faire comme si la recherche d'emploi était votre travail. Cela vous force à éplucher les offres pendant plusieurs minutes/heures et à la fin vous finissez même par y prendre goût et vous serez plus fluide dans votre façon de faire. Avec cette astuce, j'ai réussi à me concentrer beaucoup plus facilement dans la recherche d'emploi, à me motiver de façon productive et à rendre cette activité moins "blazante" et barbante sur la durée.
Et surtout n'oublions pas, que statistiquement, plus vous candidater, plus vous multipliez vos opportunités de tomber sur une entreprise qui répondra favorablement.
Et oui, si on ne postule qu'à 3 offres en une semaine, il y a beaucoup moins de chance(s) au niveau probabilité, que cela s'avère positif. Après tout dépend bien sûr des qualifications de chacun et du poste visé, mais c'est assez rare ( vu les conditions et les exigences de recrutement.)
-Ce qui fonctionne pour "mieux postuler":
1) Cibler les offres qui correspondent réellement à votre profil, vos valeurs, vos compétences.
2) Personnaliser chaque candidature (CV + lettre de motivation).
3) Entretenir un réseau : candidatures spontanées, LinkedIn, contacts directs… souvent plus efficaces que les réponses aux annonces.
4) Suivre ses candidatures pour relancer intelligemment (après 1 à 2 semaines).
5) Travailler aussi sur soi : formations, projets perso, bénévolat = plus à valoriser dans un entretien.
6) Se déplacer pour déposer son CV peut aussi parfois faire changer la donne. C'est devenu très rare que les gens qui recherchent du travail aillent sur place pour déposer leur CV, mais c'est une technique toujours appréciée, car cela montre la détermination et la motivation d'un candidat.
En résumé 💬 :
"Postuler plus" peut aider, mais "postuler mieux" est ce qui fait vraiment la différence.

Vers une reconstruction
Parfois, au cœur de ce vide, naît autre chose. Une prise de conscience. Un besoin de se reconnecter à soi. Certaines personnes retrouvent un sens dans des activités bénévoles, des formations, des passions délaissées. Non pas pour combler, mais pour construire autrement.
Reprendre le pouvoir sur son temps, sur sa valeur, sur ses envies. Apprendre à se définir autrement qu’à travers un emploi. C’est difficile, mais possible. Et chaque petit pas compte. Alors n'hésitez pas à (re)faire vos activités préférées, reprenez vos passions, prenez le temps d'être avec vous-même, c'est important pour redéfinir de nouvelles bases et habitudes à adopter.
En conclusion:
Le chômage de longue durée est une expérience souvent minimisée. Il ne s’agit pas seulement d’un manque de revenu(s), mais d’un véritable bouleversement identitaire et émotionnel. Ce vide que l’on ressent n’est ni une faiblesse, ni une paresse. Il est humain, profond, et mérite d’être compris.
Ceux qui le traversent méritent d’être écoutés, sans jugement. Et ceux qui n’y sont jamais confrontés gagneraient à en parler, à tendre la main, à voir l’humain derrière l’étiquette.
Parce qu’un jour, ce vide pourrait bien être le leur !
Mais heureusement, un jour tout fini par s'arranger...et c'est actuellement mon cas, pour mon plus grand plaisir ! Je vais avoir l'opportunité de pouvoir me reconstruire professionnellement et personnellement après tant de désarrois...

(Petit mot de la fin, avec toute ma plus sincère bienveillance...
À tous ceux qui connaissent, traversent (ou s'apprêtent à connaître) le chômage, vous n'êtes pas seuls, vous n'êtes pas moins que ceux qui travaillent, vous êtes toujours importants, vous avez de la valeur. Vous avez le droit d'être au chômage ! On vous voit, on vous entends dans votre désespérance et votre douleur d'inactivité. J'aimerai sincèrement pouvoir faire en sorte qu'on laisse plus la parole à la dépression liée au chômage, car elle a une énorme importance dans une vie, elle est destructrice, et nous ne sommes pas assez renseignés sur celle-ci. J'espère réellement, que les choses vont s'améliorer face à ce sujet et qu'un jour on déliera les langues sur cette problématique qui ne fait à mon sens, pas encore assez de bruit pour être acceptée et entendue ! )
Et je vous laisserai sur ça... 🙂
Prenez soin de vous et vos coeurs.
Lilou.♥




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