Burn-out : Quand le travail consume l’humain.
- Baliforniia

- 27 sept.
- 9 min de lecture

Bonjour cher(s) lecteur(s), c'est un plaisir de vous retrouver dans un nouvel article qui va faire encore sens pour moi, parce que c'est du vécu ! Le burn-out, et oui malheureusement j'ai eu le malheur de vivre cette expérience particulièrement jeune et de façon violente...Et laissez-moi vous dire que lorsque l'on n'est pas suffisamment armé mentalement, c'est destructeur... et ça été mon cas.
Alors dans cet article, je vais me livrer personnellement et douloureusement sur l'épreuve que ça a été pour moi, informer sur le sujet, et parler de la guérison longue qui s'en suit. Et je vous invite vivement à rester ici et lire cet article qui est d'utilité publique !
Intro :
Le burn-out n’est plus un tabou. Reconnu par l’Organisation mondiale de la santé comme un phénomène lié au travail, il touche un nombre croissant de salariés dans le monde. Pression des objectifs, surcharge mentale, hyperconnexion : dans une société où la performance est érigée en modèle, beaucoup s’épuisent jusqu’à l’effondrement. Comprendre ses causes, repérer ses signes et apprendre à le prévenir est aujourd’hui essentiel, autant pour les individus que pour les entreprises.
Comprendre le burn-out
Déjà, qu'est-ce que le burn-out ?
Le terme « burn-out » signifie littéralement « se consumer de l’intérieur », comme une flamme qui s’éteint.
L’OMS définit le burn-out comme un syndrome résultant d’un stress chronique lié au travail et qui n’a pas été géré avec succès. Il se distingue de la dépression : là où cette dernière touche tous les aspects de la vie, le burn-out est avant tout enraciné dans le contexte professionnel.
Il se caractérise par plusieurs dimensions :
– Un sentiment d’épuisement ou de manque d’énergie
– Une distance mentale vis-à-vis du travail, ou des sentiments de négativisme liés au travail (la boule au ventre avant de se rendre sur le lieu de travail, le besoin de passer ses pauses seul(e), l'exaspération, l'isolement, le manque d'échanges sociaux)
-Une perte d’efficacité et de motivation, avec l’impression de ne plus être capable d’accomplir correctement ses tâches.
Mais il arrive aussi que la hiérarchie ou les collègues puissent jouent un rôle clé dans cette maladie professionnelle :
Si certains facteurs personnels (perfectionnisme, difficulté à dire non, peur de décevoir) peuvent favoriser le burn-out, il ne se développe jamais dans le vide. Le climat de travail joue un rôle déterminant :
Les collègues :
❌ L’isolement au sein d’une équipe influence directement la résistance au stress.
❌ Un manque d’entraide, des tensions ou une compétition permanente peuvent accélérer l’épuisement.
✅ À l’inverse, la solidarité et le partage de charge peuvent jouer un rôle protecteur.
La hiérarchie :
❌ Des objectifs irréalistes, un manque de reconnaissance ou un management autoritaire/ toxique sont des facteurs aggravants.
❌ L’absence d’écoute et de dialogue rend plus difficile l’expression de la souffrance au travail.
✅ À l'inverse, un encadrement bienveillant, au contraire, peut aider à prévenir le burn-out en repérant les signes précoces et en adaptant les conditions de travail.
Le burn-out n’est pas un échec, c’est souvent le résultat d’un déséquilibre systémique entre les exigences du travail et les ressources personnelles disponibles. Les collègues et la hiérarchie peuvent être des facteurs de risque.
Et pour ma part c'est ce que j'ai vécu il y a quelques années maintenant, mais cette épreuve m'a suivie dans d'autres nombreux jobs...

Mon histoire :
Lorsque j'ai eu 25ans, j'ai atterri dans un grand groupe en tant que Chargée de relation client Grands Comptes. Ce n'est pas le travail en lui-même qui m'a affectée lors de cette expérience, non, c'est ma hiérarchie, pour qui visiblement je n'aurai jamais fait l'affaire sur ce poste et qui avait décidé de me prendre en grippe pour tout et pour rien. J'ai toujours été rigoureuse dans mes tâches, j'étais efficace, investie au max, je faisais ce qu'il fallait, à mon sens en tout cas. Eux, m'en ont fait baver jusqu'à ce que je décide de partir, à bout de force. Tout était toujours de faute même lorsque ce n'était pas de mon fait, ma hiérarchie me parlait de façon irrespectueuse, et me rabaissait devant mes autres collègues et cela a duré presque 2ans...au début je ne prenais pas les choses pour moi parce que je débutais et je pensais que c'était parce que je n'étais pas assez opérationnelle, alors j'ai tenté de m'investir encore plus et mieux, mais ce n'était pas encore assez. Mais plus je me donnais, plus on m'en demandait. Et a un moment j'ai commencé à ressentir les 1ers symptômes du burn-out : à savoir le manque de motivation, la perte de sens de mon poste, et surtout commencer à me rendre au travail à reculons avec la boule au ventre. Et c'est quand cela commence qu'il faut s'inquiéter. Chaque jour de travail me demandait un conditionnement mental et un effort d'énergie à fournir pour être efficace sur mes tâches. Puis le confinement est arrivée et là : TÉLÉTRAVAIL ! La libération, la coupure qu'il me fallait pour me protéger de toute cette négativité emmagasinée depuis les 6 premiers mois de travail...mais si seulement cela avait suffit...NON, ça a continuer même à distance ! Vu que l'on travaillait avec des ordinateurs, nous avions souvent des réunions visio avec les équipes pour notre pôle, et bizzarement j'étais toujours invitée sois la dernière à participer, ou invitée à rester avec la hiérarchie à la fin des points et objectifs communs, pour que l'on me mette des scudes sur ma façon de travailler, sur le fait que les tâches étaient mal exécutées, et me reprendre une bonne pression professionnelle. Le télétravail prenant fin, il a fallut retourné au bureau, et là j'ai vraiment commencé à mal le vivre...et les symptômes ont évolués : insomnies, sensibilité accrue à chaque paroles au dessus de l'autre de ma hiérarchie, et le soir, lorsque je rentrais enfin chez moi... je partais m'isoler sur les quais de Seine, et je lâchais tout, je pleurais tout ce que je pouvais pendant parfois 2h sans m'arrêter, tellement j'avais besoin d'évacuer...c'est vraiment à ce moment là que je me suis dit qu'il y avait quelque chose qu'il n'allait pas dans ce management. Pendant plusieurs moi cela a duré, et mes collègues voyaient très bien le mal qui m'était infligé injustement et me disait sans arrête de faire une pause, de prendre des congés, d'aller chez un médecin pour me faire arrêter quelques temps, je les écoutaient, mais je leur répondaient toujours "Je ne peux pas m'arrêter, j'ai trop de travail à gérer et personne ne le fera à ma place"
Une phrase qui ne devrait pas être prononcée logiquement... Mais je ne savais vraiment pas ce que j'étais en train de vivre, c'était une première pour moi, de ressentir toutes ces émotions. J'avais même l'impression qu'on m'en voudrait si je prenais du temps pour me reposer...
Des choses qui aujourd'hui sont parfaitement normales, et ancrées dans la société...Mais quand on ne sait pas dans qu'elle spirale on est, il est difficile de savoir comment penser.
Cette expérience s'est terminée en dent de scie, difficilement, et d'un commun accord avec ma hiérarchie qui continuait à penser que je ne faisais toujours pas l'affaire pour le poste que j'occupais ( au bout de presque 2ans je le rappelle, donc c'est quand même abusif à ce niveau là) Et une fois partie, j'ai pu me sentir libre, lavée de toutes responsabilités, j'ai pu enfin prendre le temps pour me reposer de toute cette négativité que l'on m'a envoyée pendant trop longtemps.
Mais l'erreur que l'on fait souvent dans cette situation, c'est de se dire qu'il suffit juste de changer d'environnement, de quitter notre milieu professionnel...mais malheureusement, cela ne suffit pas toujours....cette situation m'a suivie jusqu'à aujourd'hui, et m'a énormément desservie, apeurée, angoissée de tomber sur d'autres entreprises toxiques, où il peut se passer la même chose... ce qui fait que j'ai toujours eu du mal à rester dans une entreprise ou même lorsque je candidatais, je me disais toujours "Et si ça recommençait..." pour cela que pendant 2 ans je n'ai pas eu d'activité professionnelle, et que ça été très compliquée de trouver du travail, car cette idée était toujours dans ma tête...
Le conseil que je peux vous donner (de part mon expérience) c'est d'en parler autour de vous et même d'aller consulter un psychologue à ce sujet, ne restez pas seuls face au boom des burn-out professionnels. Parfois ça peut nous bouffer littéralement notre vie/énergie/personne; et il hors de question de se rendre malade pour le travail...Le travail n'est pas toujours la santé, comme veut bien nous faire croire cette fameuse expression certainement de boomers qui pensaient que c'était normal de souffrir au travail ! Un burn-out met du temps à se régler, sachez-le !

Après, on apprend à devenir méfiant car on reconnaît les signes, les alertes, les red flags quand on change de poste, ou que l'on reprend une activité professionnelle. Le confinement a d'ailleurs apporté un nouveau souffle au monde professionnel, beaucoup ont souhaité devenir auto-entrepreneurs pour toutes ces raisons...Car lorsque l'on travail pour soi, ce sont nos règles, alors on s'organise différemment.
Les conséquences:
Le burn-out a des répercussions multiples :
Sur la santé mentale : anxiété, isolement, dépression sévère.
Sur la santé physique : affaiblissement du système immunitaire, maladies cardiovasculaires, troubles métaboliques.
Sur l’entreprise : absentéisme, turnover, perte de motivation des équipes.
Le coût humain et économique du burn-out en fait un enjeu de société !
Prévenir et agir face au burn-out :
La bonne nouvelle : le burn-out n’est pas une fatalité. Nous pouvons et avons le devoir de réagir face à ce fléau qui touche beaucoup trop de personnes dans le monde...
👉 Au niveau individuel
Prendre soin de son hygiène de vie : sommeil, activité physique, alimentation.
Apprendre à dire non et à poser des limites.
Déconnecter réellement en dehors des heures de travail.
Consulter un professionnel de santé dès les premiers signes.
👉 Au niveau collectif et organisationnel
Mettre en place une culture de prévention.
Favoriser un management bienveillant et participatif.
Assurer un droit réel à la déconnexion.
Valoriser les réussites et encourager la reconnaissance.
S’armer face au burn-out, ce n’est pas seulement résister à la pression : c’est apprendre à mieux gérer son énergie, poser ses limites et mobiliser son environnement.

Se relever seul(e) après un burn-out : est-ce possible ?
Se relever seul(e) après un burn-out est difficile, parce que ce syndrome touche profondément le corps, l’esprit et la confiance en soi. Mais c’est possible, à condition d’y aller étape par étape et de ne pas chercher à brûler les étapes.
Le burn-out est une épreuve qui laisse souvent le sentiment d’être brisé(e), vidé(e) de toute énergie. Beaucoup se demandent : « Vais-je m’en sortir ? » ou « Puis-je me relever sans aide extérieure ? ». La réponse est oui, mais pas en restant passif.
1. Accepter la réalité.
La première étape consiste à reconnaître ce qui s’est passé. Le burn-out n’est pas un échec personnel : c’est le signal d’un déséquilibre entre ce que l’on donne et ce que l’on reçoit. Accepter de ralentir et de prendre soin de soi est déjà une victoire.
2. Se réapproprier son énergie.
Dormir suffisamment et respecter son rythme biologique.
Retrouver des activités simples qui redonnent du plaisir (marcher, lire, écouter de la musique, etc..).
Réintroduire progressivement le mouvement (sport doux, yoga, étirements, marche).
L’objectif n’est pas la performance, mais la régénération.
3. Retrouver la confiance pas à pas
Après un burn-out, beaucoup se sentent « inutiles » ou « incapables » et ça a été mon cas. Pour inverser cette spirale :
Commencer par des tâches simples et gratifiantes.
Se fixer de petits objectifs atteignables chaque jour.
Se féliciter des progrès, même minimes.
4. Redéfinir ses priorités (L'étape la plus importante).
Un burn-out est souvent le signe que l’on a vécu à contre-soi trop longtemps. Pour éviter de retomber :
Se demander : « Qu’est-ce que je veux et ne veux plus? ».
Repenser sa relation au travail : équilibre, valeurs, sens.
Poser de nouvelles limites (savoir dire non, protéger son temps personnel).
5. Accepter que « seul » ne signifie pas « isolé »
Se relever « seul(e) » ne veut pas dire s’en sortir sans personne. Cela signifie plutôt être acteur de son propre rétablissement. Même si on ne consulte pas immédiatement un professionnel, il est important de :
Parler à des proches de confiance.
Partager ses ressentis avec des collègues bienveillants.
Lire, s’informer, écouter des témoignages pour comprendre que l’on n’est pas seul.
(Moi-même pendant longtemps, je parlais, et mes proches me disaient de faire une pause, que ce n'était pas normal ce que je vivais, mais je ne m'en apercevais pas, puisque je ne savais pas ce que c'était le burn-out.)
En résumé :
Se relever seul(e) d’un burn-out, c’est avant tout reprendre le pouvoir sur son temps, son énergie et ses priorités. Cela demande du courage, de la patience et beaucoup de bienveillance envers soi-même. Et si la reconstruction commence par soi, il ne faut jamais hésiter à tendre la main si le poids devient trop lourd : demander de l’aide n’est pas une faiblesse, c’est une force ! Et les psychologue ne sont pas réserver uniquement aux gens qui souffrent de dépression ou aux "fous", non, on peut parler de tout chez un psychologue avec qui on se sent bien, et le burn-out reste une épreuve mentale anormale, donc cela fait partie des discussions que l'on peut aborder sans barrières.
Conclusion :
Le burn-out n’est pas une fin en soi. C’est un signal, parfois brutal, que notre corps et notre esprit nous envoient pour nous rappeler qu’on ne peut pas avancer indéfiniment en mode “pilote automatique”. Se protéger, ralentir et repenser ses priorités n’est pas un luxe : c’est une preuve de respect envers soi-même.

Rappelez-vous : VOUS N'ÊTES PAS VOTRE TRAVAIL ! Vous ne sauvez pas des vies (sauf si vous êtes dans le corps médical) et vous n'êtes pas un robot, vous n'avez pas toujours les ressources nécessaires pour exceller dans votre milieu professionnel et c'est ok.
Et si vous n'êtes plus aligné avec votre milieu professionnel, vous avez le droit faire une pause, de changer d'activité, vous n'avez pas à vous cantonner au même poste toute votre vie, dans une société où l'on passe la moitié de notre journée au travail, autant que cet environnement soit le moins pénible possible. L'équilibre vie pro/perso est très important surtout dans une époque comme la notre !
Alors, prenez soin de vous professionnellement !
Lilou.♥




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